économie L'inexorable avancée de la dune du Pilat

Le syndicat mixte qui gère le site le plus visité d'Aquitaine veut améliorer l'accès tout en le protégeant.

Accéder au site le plus visité d'Aquitaine supposait jusqu'à présent de passer… par une propriété privée. Car, si les 6.875 hectares de la dune du Pilat et de la forêt qui l'entoure sont classés au titre de la loi sur les espaces naturels, plus de la moitié appartient à des propriétaires privés.

« Après l'exploitation touristique nous sommes passés à la gestion. Il ne faut plus considérer la dune comme une source de revenus mais comme un espace à valoriser avec un équilibre à trouver entre le tourisme, les retombées économiques et la préservation d'un site exceptionnel », résume Maria De Vos, qui dirige le Syndicat mixte de la grande dune du Pilat.

Cinq mètres par an

La dune appartient au Réseau des grands sites de France comme Solutré, la montagne Sainte-Victoire ou la baie de Somme, parmi les quarante sites naturels ainsi labellisés, sans avoir toutefois encore le label. La dune du Pilat est en effet unique. Immense d'abord, mesurant 2,7 kilomètres de long, pour 500 mètres de large et quelque 100 à 115 mètres de haut selon les années. Avec un sable, des grains de quartz d'environ 0,3 millimètre, le plus fin de France ! A l'entrée sud du bassin d'Arcachon, avec ses 60 millions de mètres cubes de sable, elle est surtout vivante, se déplaçant de 1 à 5 mètres par an vers l'est sous l'influence des vents dominants et des marées, et recouvrant peu à peu le massif forestier. Et si dans le passé on a pu envisager de « fixer » la dune, ce n'est plus le cas car son avancée est inéluctable.  La constitution de cette dune qui n'existait pas en l'état il y a deux siècles est en revanche plus mystérieuse. Avec, cas unique, deux dunes qui se sont superposées au fil du temps et qui constituent des « archives naturelles », insiste Maria De Vos. On y retrouve aussi des traces d'occupation humaine datant de l'âge du bronze. Aucun mystère en revanche sur l'orthographe. La dune s'écrit bien Pilat du mot gascon « pilot » (monticule) à ne pas confondre avec le Pyla-sur-Mer, la station balnéaire dont l'orthographe est due à son fondateur, Daniel Meller, qui en 1920 cherchait une consonance plus élégante et exotique.

2013-08-29 00:00:00